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Visite au marché


Se balader dans le dédale des allées enchevêtrées que constitue un grand marché africain est une expérience unique! Tout est là, et on a tôt fait de comprendre qu’il y a des « zones spécialisées »… Notre guide nous informe, « Ici ce sont les poulets…. » Effectivement, des dizaines de personnes de part et d’autre de cette allée ont des poules, des coqs ou des canards dans des paniers ou des cages. Certains volatiles, moins chanceux, sont attachés par les pattes en petits groupes et gisent sur le sol. Il y a aussi des poussins d’âges assez variés. Ici, une dame sort son plus beau coq « pour les blancs » dit-elle! Là on nous propose des prix. Ils semblent espérer que nous ne pourrons pas résister à la qualité de leurs oiseaux….


Un peu plus loin, des mamans et des jeunes s’affairent à hacher ce qui nous semble être du gazon… En fait c’est ce qu’ils appellent familièrement ici « les légumes ». On nous explique qu’il y a plusieurs façons de les servir, telle tribu les cuit avec de la sauce aux arachides, et parfois du poisson, en gardant le jus de cuisson… alors c’est amer, nous dit-on. Une autre tribu les fait tremper et jette l’eau pour que ce ne soit plus amer puis le cuit pour servir en accompagnement de ce qu’ils désignent comme « le couscous de maïs », sorte de pâte blanchâtre très prisée ici! Je mentionne à notre guide que ça sentait le tabac. Il a dit non et a bien ri….


En continuant notre périple mercantile, on voit l’espace réservé aux vendeurs de poissons fumés:des centaines de poissons de toutes tailles noircis par la fumée et le plus souvent enroulés sur eux-mêmes! Étonnamment l’odeur est loin d’être désagréable et donne envie de risquer la chose, si j’ose dire!


Ailleurs, sur d’autres étales, on voit de larges bandes translucides de ce qui nous apparaît être une sorte de lard mou enroulé sur lui-même. Lorsqu’on s’informe, on nous dit que c’est la peau de bœuf et que c’est très bon… Cela aussi se mange accompagné des « légumes ».


Puis nous arrivons aux comptoirs de boucherie. L’expérience est, pour le moins, intense. Des têtes cornues de bœufs, la langue pendante, jonchent le sol, séparées par des pattes, bovines aussi, coupées à partir du genou, sabot inclus…. Curiosité suprême, Marie me montre que quelqu’un a jugé utile de mettre une sandale « genre croc » sur le sabot d’une de ces pattes coupées….. Le sens de cette délicatesse post-mortem, ou de cette blague nous échappe cependant.


Sur une table, des carcasses de viande, et les entrailles d’un ruminent, sur une autre, un spectacle peu commun s’offre à nous, un jeune homme s’acharne à grands coups de machette, avec rythme et force, sur un crâne de bœuf. Cet bruyante et éclaboussante activité sert sans doute à atteindre le cerveau de l’animal… nous n’avons pas demandé.


Puis viennent les échoppes de vêtements, de livres, de savons, de casseroles (Les grosses en aluminium épais, fabriquées artisanalement qu’on appelle ici les macocottes, et les autres en fer émaillé décoré qui ne servent pas pour la cuisine mais pour la présentation des plats), de vin de palme, de graminées, d’arachides, de tabac…..


Plus importants encore les espaces dédiés aux légumes et aux fruits, papayes, ananas (immenses), mangues, oranges, potirons, melons, courges, manioc, ignames et autres tubercules ....amassés en tas, en petites piles ou encore en paniers…Notre apparente impassibilité quand on nous demande d’acheter est une des choses les plus difficiles ici. On ne peut pas dire oui à tous! Il faut se résigner en se redisant que le projet plus grand et plus ambitieux de la clinique aura un plus grand et un bien meilleur effet puisque pour eux et par eux….


En quittant le marché, une autre émotion nous attendait, plus grande encore que la vue du grand serpent noir aperçu dans les mains de quelques jeunes hommes qui se préparaient sans doute à le vendre ou à le cuisiner… C’est le voyage en taxi! La voiture taxi prévue pour 4, voire 5 personnes avait déjà le coffre débordant quand nous nous sommes approchés pour voir s’il pouvait nous prendre : il était impossible de le fermer, ou même d’y ajouter quoi que ce soit… un régime entier de bananes plantain et des sacs de victuailles le remplissaient jusqu’au dessus des ailes de la voiture. Une dame, assez corpulente, occupait déjà une bonne partie de la banquette arrière; Marie est entrée à côté d’elle et moi sur ce qui restait du banc. Le compte était bon? Non, évidemment, notre guide nous dit : « Il faut que j’entre… alors tu pousses! » Je poussai donc et arrivai à lui faire un petit espace en m’avançant contre les dossiers des banquettes avant. Il s’assit, puis deux autres dames à l’avant avec le chauffeur et nous partîmes. Nous n’avions pas fait 100 mètres quand une autre passagère est montée à l’avant, obligeant le conducteur à partager sa place devant le volant et les pédales avec l’une d’entre elles. Nous avons donc fait le trajet à 8 avec nos sacs sur nous… Mais nous avions déjà vu 6 personnes sur une seule motocyclette…. Alors ça allait!


L’Afrique n’a pas fini de nous surprendre!




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