Bonjour tout le monde!
Nous avons atteri à Douala le 10 janvier dernier, en soirée et nous vous donnons en vrac nos premières impressions...
Nous sommes agréablement surpris de constater que nous sommes déjà confortables dans notre environnement africain; en effet, lors de notre première visite, il nous avait fallu presque trois semaines pour s’adapter. Nous nous sentons chez-nous, même si la réalité qui nous entoure reste aussi contrastante...Mieux encore, nous avons l’impression, comme dit Marie, de revoir un film pour la seconde fois, plus attentifs à certains éléments qui nous avaient échappé…..
Même si le contexte physique est le même que l’an dernier, nous avons déjà vécu plusieurs expériences nouvelles et enrichissantes…. D’abord, le fait d’être attendus par des amis, par les gens du village qui nous reconnaissent, par le personnel soignant du dispensaire… ça fait toute une différence quant à la joie de se revoir!! Comme me disait un frère: « Depuis que vous êtes de retour, on dirait que nous nous sommes laissés le mois dernier, pourtant, toute l’année m’a paru tellement longue à vous attendre! » On continue là ou on a laissé!
On approfondit notre connaissance de la réalité quotidienne surprenante de ce pays d’Afrique... lorsqu’on apprend par exemple qu’un médecin gagne environ 6000$ canadiens par année, qu’une église bondée, lors de la quête permet une collecte de 6 ou 7 dollars…. lorsque devant des événements inexpliqués, on conclut spontanément à la sorcellerie… lorsqu’une grosse chauve-souris s’invite dans le réfectoire au souper et que personne ne semble s’en soucier… lorsqu’on voit un mille-pattes grand comme la main marcher sur le sol, nonchalamment. lorsqu’on sent que le temps se rafraichit…. et que, vérification faite, il fait 28 degrés à l’ombre. Lorsqu’on comprend les différents rituels qui entourent les funérailles afin de bien vivre sa mort...
Cependant, ce sont bien les enfants qui continuent de nous réjouir et de nous émouvoir tout à la fois; ils sont si beaux et enjoués, ils chantent et dansent, ils sont curieux, ils sont forts parce que la vie est três dure...plusieurs partent pour l’école sans manger, y passent la journée, pour ensuite aller au champ et finalement prendre leur seul repas de la journée au retour!
Le projet de clinique a définitivement une grande valeur pour les gens d’ici. En effet, la pauvreté s’aggravant, les parents doivent assumer une grande charge de travail pour gagner l’argent et acheter la nourriture; la malnutrition et les agents pathogènes sont omniprésents, les dangers aussi, et le coût associé à la consultation et aux soins, quand ils sont disponibles, sont si élevés que les gens se découragent parce qu’ incapables de les payer, même étalés sur une longue période.
Maintenant que notre projet est clairement défini, avec les démarches faites depuis notre dernier séjour, nous avons établi un horaire de travail permettant de visiter d’autres cliniques et de rencontrer des personnes ressources du pays pour discuter de la future structure administrative de la clinique, code d’éthique, ressources humaines...etc.
Ainsi, nous avons rencontré une « super infirmière » – pour employer le langage de chez nous – qui cumule une grande compétence, beaucoup d’expérience en brousse, et qui travaille auprès de divers organismes régionaux et supra nationaux sur le dossier de la santé et de la nutrition.
Nous partons demain pour Yaoundé afin de visiter une clinique et discuter avec quelques médecins. Un voyage d’au moins 6 heures (aller) en auto!
Marie a fréquenté le dispensaire cette semaine et moi j’ai donné des cours. Nous continuons à travers nos nombreux échanges avec les africains à chercher à comprendre de mieux en mieux les us et coutumes, les traditions et les mœurs de ces camerounais que nous aimons beaucoup et que nous souhaitons continuer à soutenir.
En terminant, je veux remercier de tout coeur toutes les personnes qui ont donné argent ou biens. Nous avons commencé à distribuer « les cadeaux », matériel scolaire, de santé, sportif… ils sont si heureux!! Ils vous remercient et vous disent, dans leurs mots « Que Dieu vous le rende au centuple, Il va la faire! »